L’écrivain et artiste-peintre marocain, Mahi Binebine, est le lauréat du Prix Méditerranée 2020 pour son dernier roman «Rue du pardon» paru aux éditions Stock et en coédition aux éditions Le Fennec. Binebine succède ainsi Jérôme Ferrari, primé l’an dernier pour son roman, «A son image», (Actes Sud).
Le prix lui sera remis «le samedi 3 octobre à Perpignan à l’hôtel Pams pour la 35e cérémonie de remise des prix Méditerranée», ont annoncé les organisateurs.
Cette année, Mahi Binebine était en lice aux côtés de Sylvain Coher avec son roman «Vaincre à Rome», paru aux éditions Actes Sud et Yasmine Khlat avec son roman «Egypte 51» paru aux éditions Elyzad. Le prix Méditerranée étranger est revenu à l’écrivain italien Giosuè Calaciura pour son roman «Bongo Vecchio».
Fondé en 1982 par le Centre méditerranéen de littérature et parrainé par la ville de Perpignan, le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, la Ville du Barcarès, la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon et la région Occitanie, le prix méditerranée est un prix littéraire qui récompense chaque année : romans, essaies, mémoires ou nouveaux écrits en prose et en français traitant un sujet en lien avec la grande bleue.
Roman vif, sensuel, chaleureux et pétri d’humanité, Rue du pardon, paru l’an dernier, est une ode au féminisme des Marocaines à travers le portrait de Hayat, enfant mal-aimée d’un quartier pauvre de Marrakech, qui découvrira les chemins de la liberté par la danse et le chant des “chikhats”, ces femmes souvent victimes de préjugés à cause de leurs mœurs libres.
Résumé : Rue du Pardon
C’est dans cette petite rue très modeste de Marrakech que grandit la narratrice de ce roman, Hayat (« la vie » en arabe). Le quartier est pauvre, seule la méchanceté prospère. Ainsi, Hayat qui est née blonde suscite les ricanements de tous et fiche la honte à sa mère. Une jungle sordide l’entoure, avec un père au visage satanique et des voisines qui persiflent comme des serpents.
Tant de difficultés auraient dû avoir la peau de cette enfant, mais on ne peut pas détruire « la vie ». Comme un oiseau qui sort de sa cage, Hayat s’échappe, et ressuscite grâce à Mamyta, la plus grande danseuse orientale du Royaume. Mamyta est une sorte de geisha – chanteuse, danseuse, entraîneuse, amante. Une femme libre dans un pays fondé sur l’interdit.
Elle est de toutes les fêtes, mariages, circoncisions… mais elle danse aussi dans les cabarets populaires fréquentés par les hommes. Dénigrée et admirée à la fois, ses chants sont un mélange de grivois et de sacré. Avec ses danses toute mélancolie disparaît. Hayat découvre comment on fait tourner la tête aux hommes, comment la grâce se venge de l’hostilité, comment on se forge un destin.
En lisant Mahi Binebine, on croit voir ces femmes danser sous nos yeux. Cette histoire est un accomplissement, ce récit un enchantement