La mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe au sein du système judiciaire a été au centre d’une journée d’étude, organisée mardi à l’Institut supérieur de la magistrature à Rabat, par le ministère de la Justice en partenariat avec la Fondation Brahim Akhiate pour la diversité culturelle.
S’exprimant lors de cette rencontre, le ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader, a souligné que le Royaume accorde une attention particulière aux langues et à la culture nationale aux niveaux de la Constitution, des institutions, de la législation et des politiques publiques, ce qui a contribué à la protection, au développement et à l’enrichissement de ces langues et à la sauvegarde de notre patrimoine culturel commun.
A ce titre, M. Benabdelkader a indiqué que la réforme constitutionnelle de 2011 a renforcé la position de la langue amazighe, qui a été consacrée en tant que langue officielle conformément à l’article 5 et à la loi organique N° 16.26, cadre référentiel fixant les étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe. S’agissant des démarches d’intégration de la langue amazighe, le ministre a cité l’adoption par le Conseil de gouvernement, tenu le 3 septembre 2020, d’un projet de décret fixant la composition et les modalités de fonctionnement de la Commission interministérielle permanente chargée du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe.
Au niveau du ministère, M. Benabdelkader a souligné que nombre de mesures ont été mises en place, notamment la signature d’un accord de partenariat et de coopération avec l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et l’intégration de la langue amazighe dans les panneaux de signalisation au sein du ministère, des tribunaux, des juridictions de proximité, des directions régionales et des centres de conservation. Le département de la Justice prévoit également l’élaboration d’un dictionnaire de la terminologie amazighe regroupant le lexique juridique et le recrutement d’interlocuteurs amazighs dans les différents centres d’accueil au niveau du ministère et des tribunaux, ainsi que la publication des spots d’information et de communication produites par le ministère en langue amazighe, outre ceux publiés en arabe et en française, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le Secrétaire général de la Fondation Brahim Akhiate pour la diversité culturelle, Yassine Akhiate, a affirmé que la langue amazighe est la propriété de tous les Marocains, qualifiant le projet d’intégration de cette langue dans le système judiciaire «d’initiative pionnière» dont la mise en œuvre devrait s’inscrire dans le cadre du principe de la régionalisation avancée. Cette journée d’étude a été marquée par la présence du premier Président de la Cour d’appel de Rabat, du Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, du Président de l’association des barreaux du Maroc et du Secrétaire général de l’IRCAM.