Hamid Miss, cuisinier franco-marocain, chef de La Pente Douce à Toulouse, a remporté le prix du meilleur couscous de France. Une reconnaissance que ce chef toulousain savoure avec modestie.
Auréolé du titre de «meilleur couscous de France» par le critique gastronomique François-Régis Gaudry, Hamid Miss, cuisinier franco-marocain, revisite le traditionnel plat populaire du Maghreb. Selon les saisons, il propose ce «plat du pauvre» comme il dit, dans différentes saveurs et épices.

Ce véritable « couscous d’artiste », tel qu’il est décrit dans l’émission, a de quoi en faire saliver plus d’un : sa semoule fine, son mélange de légumes cuits et crus et son côté raffiné ont su redonner ses lettres de noblesse à ce délicieux plat né au Maghreb et qui dispose même (le saviez-vous ?) de son championnat international, le Couscous Fest ! En 2019, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie émettaient également un projet commun visant à l’inscrire au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Ce natif de Kénitra a développé son amour pour la cuisine en grandissant parmi les femmes dont sa mère Hadda. « J’ai vécu au Maroc jusqu’à l’âge de 14 ans avant de venir retrouver mon père en France, se souvient-il. Je suis arrivé à Valence d’Agen (Tarn-et-Garonne), sans papier. Rien n’était simple. J’ai appris le français tout seul. Il fallait que je m’en sorte. Je ne voulais pas être expulsé ».
Après sa régularisation, il a été recruté en mécanique de précision chez Airbus. « Après mon service militaire à Clermond-Ferrand, j’ai rejoint les chasseurs alpins où je suis resté deux ans. J’ai failli y faire carrière avant de renoncer et de revenir à Toulouse », raconte Hamid. La rencontre avec celle qui deviendra plus tard son épouse le fait revenir à ses premières amours : la cuisine. « J’ai rencontré mon épouse Tiphaine. Un déclic m’a fait comprendre que ce métier était mon rêve et ma vraie passion », dit-il.
Hamid s’évertue à connaître la gastronomie française à travers les livres de cuisine, les reportages. Il découvre les chefs talentueux qui auréolent la cuisine de lettres de noblesse et les secrets des plats traditionnels : le coq au vin, le pot-au-feu, le gratin dauphinois, etc. En parallèle, il travaille comme plongeur dans plusieurs établissements du centre-ville.
Par la suite, l’idée d’ouvrir un restaurant lui vient à l’esprit. Lui et sa compagne achètent une maison pour faire table d’hôte : « On recevait nos amis pour des moments de partage en toute simplicité ». Il est très vite remarqué pour son talent. La Pente Douce voit le jour à Toulouse. Outre les plats toulousains, le restaurant se spécialise dans le couscous et y apporte une touche particulière. Les clients en raffolent. « Il atteint des sommets », commente François-Régis Gaudry, journaliste gastronomique.