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Inscription des greniers collectifs «Igoudars» au patrimoine mondial de l’Unesco

Inscription des greniers collectifs "Igoudars" au patrimoine mondial de l’Unesco 2

Un atelier national a été organisé récemment à Agadir, en préparation de d’inscription des greniers collectifs “Igoudars” au patrimoine universel de l’Unesco.

Présidé par le ministre de la culture, de la jeunesse et des sports, Othman El Ferdaous, cet atelier a mis en avant l’importance d’inscrire ce patrimoine immatériel marocain à l’Unesco et qui permettra de contribuer au développement économique et humain.

En marge de cet atelier, qui a été marqué par la présentation de recommandations, une convention a été signée pour la création d’un centre d’information d’Igoudar par le ministre de la culture, le wali de la Région, le président du conseil de la région, le président de la Société de développement régional du tourisme Souss-Massa, le président du conseil provincial de Chtouka-Aït Baha, ainsi que le président de la commune d’Aït-Baha.

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Les greniers (makhazine) des Igoudars, un patrimoine architectural

Igoudar est le pluriel d’agadir qui est un mot amazigh qui signifie grenier. Ce sont des greniers collectifs fortifiés ou greniers-citadelles, dont la fonction essentielle est le stockage des vivres dans des magasins et de l’eau dans des citernes, pour pallier les risques naturels et humains qui planaient sur la population locale lors de ces derniers siècles. Ils ont aussi parfois une fonction défensive et de refuge en cas d’attaque.

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À l’époque, chaque tribu disposait de son propre grenier. Leur superficie dépendait du nombre d’habitants dans le village. L’agadir inoumar, situé dans la zone d’Aït Baha, est le plus grand jamais construit au Maroc. Composé de 300 chambres, ce grenier-citadelle s’étend sur une superficie de 5 000 m2. Chaque agadir est d’ailleurs unique en son genre.

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En fonction de leur situation géographique, les matériaux utilisés étaient différents. Ainsi, les igoudar retrouvés dans les montagnes de l’Anti-Atlas ont été fabriqués à partir de bois d’arganier et de laurier rose. Pour les greniers, bâtis dans les plaines, c’est le système du pisé qui était privilégié pour la construction des murs.

À l’origine, les igoudar étaient utilisés pour la conservation. Les habitants de l’époque y stockaient tout ce qui avait de la valeur, à commencer par l’orge, également appelé «l’or vert des montagnes».

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Vestiges d’antan, les « igoudars » témoignent d’une histoire ancestrale et une tradition séculaire. Longuement conservés dans le temps, ils reflètent une culture à la fois architecturale et sociétale. Ce sont des greniers collectifs sous forme de citadelles, surveillés la plupart du temps par un «lamine», qui signifie littéralement homme de confiance. Ils étaient utilisés pour stocker les denrées alimentaires, les récoltes de blé, de maïs et d’orge, l’huile, les bijoux et les documents précieux. De part leur forme fortifiée, ils constituaient le refuge idéal et l’abri fiable, des denrées et des biens des populations des douars, contre les tentations des brigands.

La gestion des «igoudar» révèle une organisation hors pair. En effet, l’homme de confiance «lamine» qui veille sur le grenier est payé en nature. Ainsi, les habitants le rémunèrent avec une partie de leurs récoltes. Pour entretenir les greniers contre les redoutables invasions des souris et des bestioles, Lamine du grenier est supposé domestiquer des chats, il en perçoit pour ce service une part supplémentaire appelé « La louche du chat ».

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Les techniques architecturales et les matériaux utilisés, dans la construction de ces greniers, sont locaux et s’intègrent harmonieusement dans le paysage. Toitures des greniers réalisées à base de tiges en bois d’arganier, portes miniaturisées en bois de thuya ou de chêne, tronc d’arbre pour pilier ou escalier… rien ne vous laisse indifférent. En raison de ces caractéristiques, Ces chefs d’œuvre patrimoniaux, considérés autrefois surtout pour leur fonctionnalité, constituent aujourd’hui une véritable curiosité architecturale et un lieu de prédilection touristique.

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