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L’homme qui murmure à l’oreille des chevaux du cinéma AU MAROC

L'homme qui murmure à l'oreille des chevaux du cinéma AU MAROC 2

Installé au Maroc depuis les années 80, le Français de 65 ans, chorégraphie les scènes d’action équestre des plus grands films qui y sont tournés, tels «Kingdom of Heaven» (Ridley Scott, 2005) ou la «Momie» (Stephen Sommers, 1999) «avec plus de 200 chevaux galopant à toute vitesse». Il a appris à monter «à des acteurs comme Johnny Depp ou Robert Pattinson» – pour «Waiting for The Barbarians» de Ciro Guerra.

Joel Proust, ancien cascadeur et chorégraphe équestre de blockbusters comme «Alexandre» d’Oliver Stone ou «Kundun» de Martin Scorsese, prépare ses étalons en vue de la reprise des tournages au Maroc après une longue traversée du désert en raison de l’épidémie de coronavirus.

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L’année 2020 a été particulièrement «difficile»: «on a fait une pub pour le tourisme marocain et un seul film alors que d’habitude on en fait dix par an», dit-il.

La crise sanitaire a affecté l’industrie mondiale du cinéma et le Maroc n’a pas été épargné: avec seulement huit films internationaux en 2020 (pour un budget total de près de 60 millions de dirhams, environ 5,5 millions d’euros) le secteur a enregistré une baisse de près de 78%, selon le rapport annuel du Centre cinématographique marocain (CCM).

Le Français accueille des stages, gère les centres équestres de trois villages de vacances et organise des randonnées touristiques dans le désert, mais tout est à l’arrêt. Avec l’entretien de ses animaux et les charges de personnel, il évalue ses pertes «à 100.000 euros» environ. «On tient le coup mais il faudrait que ça reparte», ajoute-t-il.

Après les passages dans les années 50 de Pier Paolo Pasolini, Alfred Hitchcock ou encore Orson Welles, le pays a séduit des super-productions comme le «Kundun» de Scorsese sur la vie du Dalaï-Lama. Pour ce film, «j’étais chargé d’apprendre à 40 Tibétains à monter à cheval. On a fait quatre mois de pas pour les processions», se remémore Joël Proust. Une expérience «intéressante» pour ce spécialiste des scènes d’action qui ne joue plus les cascadeurs depuis quelques années.

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Actuellement, Joël Proust prépare trois grandes productions internationales parmi lesquelles «L’Alchimiste». Le tournage de cette production américaine adaptée du best-seller éponyme de l’écrivain brésilien Paulo Coelho doit commencer à la mi-juillet au Royaume, sous la direction de Kevin Scott Frakes.

Aujourd’hui, le chorégraphe équestre attend avec impatience les indications de mise en scène pour l’Alchimiste. «Nous espérons que le pays va ouvrir ses frontières, sinon ça va être compliqué», s’inquiète-t-il.

Avec une enveloppe d’environ 18 millions d’euros, c’est le plus gros contrat signé au Maroc depuis la série américaine «Homeland», selon la presse locale.

Le royaume s’efforce depuis plusieurs années de capitaliser sur la diversité de ses paysages naturels, avec une politique active d’incitations financières, pour attirer les plus grandes productions internationales.

Avec-AFP

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