L’Université Al Quaraouiyine, la plus vieille université au monde, a été construite en l’An 245 de l’hégire (859 après J.C) sous la dynastie des Idrisside, par une femme, Fatima El Fihriya, héritière d’un riche tunisien, qui serait à l’origine de sa fondation. Pieuse, elle aurait ordonné la construction d’une mosquée, qui aurait également servi de lieu d’enseignement. L’université est toujours en activité de nos jours.
Le rayonnement international passé, fait de Fès, l’une des Capitales de la civilisation arabo-musulmane. Ville impériale aux mille facettes, témoin du 13 siècles d’histoire, elle a toujours gardé son statut de Capitale culturelle et spirituelle du pays.
Fès, où « partout le beau abonde », disait Delacroix.
Fès abrite mosquées, mausolées des Saints, une médina classée patrimoine mondial par l’Unesco, et sans oublier la célèbre Université Al Quaraouiyine.
Al Quaraouiyine est sans aucun doute l’emblème de la ville de Fès, réalisée dans un style arabo-andalou. Véritable joyau architectural, elle se compose de 17 portes dont la principale se nomme Bab Chemmâine (Porte des ciriers).
Elle est dotée d’une bibliothèque où quelque 40.000 parchemins et manuscrits sont rassemblés.
Cette Université millénaire, encore en activité, et divisée en quatre facultés, fait partie des incontournables monuments à visiter à Fès. Connue du monde entier, avec des millions de visiteurs chaque année, reflet du génie des artisanes marocaines mais également prestigieuse par la quantité de savants, juristes, penseurs, célèbres dans tout le monde musulman, qui a marqué son parcours.
Des étudiants venus de l’extérieur du Maroc y ont aussi séjourné, comme le mathématicien français auvergnat, Gerbert d’Aurillac (938-1003), qui, après avoir introduit en Europe les chiffres arabes et la numération décimale qu’il avait étudiés à Al-Quaraouiyine, deviendra plus tard le Pape Sylvestre II.
L’Université Al Quaraouiyine, après avoir été théologique puis juridique, s’est modernisée dans les années 60. On peut y étudier aujourd’hui, entre autres, la littérature, le droit, les langues… mais elle conserve son statut d’Université spirituelle, par l’étude théologique.
L’université Al Quaraouiyine et sa fondatrice Fatima Al-Fihriya
Fatima al-Fihriya était la fille d’un riche commerçant qui avait migré de Kairouan vers Fès vers 825. À la mort de son père, Fatima al-Fihriya hérite d’une très grosse fortune. Fatima al-Fihriya était très croyante. Elle s’était promis d’utiliser toute sa fortune pour construire un lieu qui servirait de référence en matière de culte et de savoir.
Elle s’attelle donc à cette immense tâche faisant d’elle son objectif principal dans la vie et à laquelle elle dédiera le restant de sa vie. Elle se consacre donc, dans un premier temps, à la construction de la mosquée Al Quaraouiyine en 859. Elle est aujourd’hui une des plus importantes mosquées du Maroc et possède une capacité d’accueil de plus de 22 000 fidèles.
Au fil du temps et des dynasties royales qui se sont succédées au Maroc depuis le 8ème siècle, la mosquée voit son architecture évoluer et s’agrandir. Tous les sultans se sont efforcés de contribuer à l’essor de l’établissement, depuis les idrissides aux Alaouites actuellement.
L’université d’AQ proposait des enseignements dans une multitude de branches (théologie, jurisprudence, philosophie, mathématiques, astrologie-astronomie, sciences de la langue, logique…). Par cette variété et ces spécialisations, elle sera celle qui influencera le modèle des futures universités.
C’est notamment par l’extrême richesse de sa bibliothèque qu’Al Quaraouiyine a attiré dès le 12ème siècle les plus grands savants de l’époque qui ont été associé à l’université d’une manière ou d’une autre, en tant qu’étudiant, professeur ou auditeur. On citera parmi tant d’autres le philosophe Ibn Rochd ou Averroès, l’historien Ibn Khaldoun ou encore les grandes figures du soufisme tel que Ibn Arabi, mais aussi le rabbin Maïmonide ou encore Gerbert d’Aurillac, futur pape Sylvestre II pontifié à Rome en 999. L’influence d’AQ s’est faite ressentir du Maghreb à l’Europe, du Machrek à l’Andalousie.
Source: courrier atlas