Le journaliste marocain Soulaimane Raissouni, condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle » et en grève de la faim depuis 96 jours, a bénéficié d’un procès « équitable », a assuré lundi 12 juillet le ministère public.
Le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca a affirmé que la justice a réuni toutes conditions garantissant un procès équitable au détenu Soulaimane Raissouni, en dépit de sa position négative aux côtés de sa défense qui ont choisi d’entraver le procès au lieu de la poursuite des procédures comme l’exige la loi.
La justice a « rempli toutes les conditions d’un procès équitable » pour M. Raissouni « poursuivi pour des délits qui n’ont rien à voir avec son travail journalistique », d’après un communiqué du parquet. Le journaliste, 49 ans, a été placé en détention préventive en mai 2020 à la suite d’une plainte d’un militant LGBT pour « agression sexuelle », des faits qu’il a toujours niés.
« Nous pensons que la procédure judiciaire ayant mené à ce verdict est en contradiction avec les promesses fondamentales du système marocain sur des procès équitables pour les individus accusés de crimes, et avec la promesse de la Constitution de 2011 et le calendrier de réformes de sa majesté le roi Mohammed VI », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
« La liberté de la presse est un fondement des sociétés sûres et prospères et le gouvernement doit s’assurer que les journalistes peuvent jouer leur rôle essentiel sans craindre une attention injustifié, la violence ou les menaces », a-t-il poursuivi.
Le rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al-Yaoum – fermé depuis mars pour des raisons financières – a réaffirmé son « innocence », dans un message transmis lundi à l’un de ses avocats, Mohamed Messaoudi.
Le parquet a déclaré que le journaliste – absent des audiences depuis le 10 juin – avait « refusé » de prendre part à son procès, « il a donc été décidé de continuer la procédure en son absence », tout en le tenant « informé du déroulé de chaque audience ». Lui s’était dit prêt à y assister à condition « d’être transporté en ambulance et d’avoir un fauteuil roulant ». Une demande rejetée par le juge.
Le journaliste de 49 ans, dont l’état de santé s’est dégradé depuis une grève de la faim entamée il y a plus de trois mois, est le dernier en date d’une série de journalistes poursuivis pour des faits de nature sexuelle.