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Boycott de la datte algérienne au Maroc

Boycott de la datte algérienne au Maroc 2

A l’approche du mois de Ramadan, les étals des marchés se remplissent de dattes originaires du Maroc, mais aussi de plusieurs pays voisins comme la Tunisie et l’Algérie. Pourtant, la vigilance est plus que jamais de mise quant au choix de ce produit très prisé pendant le mois sacré. Surtout, il faut éviter les dattes qui peuvent présenter un danger pour la santé, comme c’est le cas des dattes algériennes.

Depuis quelques mois, plusieurs internautes marocains mènent sur Twitter une campagne de boycott des dattes algériennes. L’année dernière à la même période, une campagne identique avait été lancée dans un contexte similairement tendu entre les deux pays. Mais cette fois, il est également question de la potentielle cancérogénicité, voire radioactivité des dattes algériennes.

Tout est parti d’un premier tweet datant du 8 janvier dernier. Un compte anonyme – @Amal1999777 – évoque les essais nucléaires français réalisés en Algérie pendant les années 1970. « Ces expérimentations ont pollué le sable et les oasis. Malheureusement, à ce jour, l’Algérie vend des dattes issues de cette région et les exporte vers la plupart des pays arabes », avançait, sans aucune preuve ni indice, le tweet, illustré de photomontages dont les métadonnées ont été supprimées.

En mars 2021, l’Algérie avait expulsé une trentaine de familles d’agriculteurs marocains de l’oasis d’El Arja, situé sur le territoire algérien. Dans cette région, la culture des palmiers est souvent le seul moyen de subsistance des familles.

Le gouvernement algérien avait justifié sa décision par la volonté de faire cesser les trafics illégaux persistants malgré la fermeture des frontières terrestres. Plusieurs milliers de manifestants avaient alors défilé à Figuig pour protester contre ces mesures d’expulsion.

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Pour contrer ces accusations, ​​l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a assuré dans un communiqué de presse que la qualité des dattes algériennes était garantie par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ainsi, l’appellation de la variété « Deglet Nour » serait protégée depuis moins d’un an à l’échelle internationale.

Le Maroc produit localement près de 160 000 tonnes de dattes par an. Mais à l’approche du mois de ramadan, face à la hausse de la demande, le pays en importe 70 000 tonnes supplémentaires. Il peut ainsi assurer à la fois l’approvisionnement et la stabilité des prix.

Le royaume n’étant pas autosuffisant, réduire la consommation de dattes algériennes ou interdire leur importation pourrait entraîner un problème d’approvisionnement au niveau du marché national.

Des médias algériens ont dénoncé, ces derniers jours, une campagne de boycott visant les dattes algériennes au Maroc, qui aurait été lancée sur les réseaux sociaux avec des informations mettant en cause la qualité de ce produit. «Concrètement, des messages ont été détectés, avertissant que ces dattes algériennes sont «falsifiées», qu’elles provoquent le cancer ou qu’elles présentent une contamination nucléaire en raison de tests effectués par la France dans le Sahara algérien à l’époque coloniale», écrit l’agence Europa Press.

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