Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a présenté, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 13 juillet, les conclusions préliminaires de sa mission d’information au sujet de l’incident tragique devant le point de passage entre Nador et Melilla, où 23 migrants sont décédés et 217 personnes ont été blessées, dont 140 parmi les membres des forces de l’ordre et 77 parmi les migrants.
Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) rappelle que les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène et autres armes non létales pour faire face aux tentatives massives des migrants. Ces derniers ont, pour leur part, utilisé des pierres, des bâtons et des outils tranchants pour prendre d’assaut la clôture séparant Nador et Melilla.
“Les autorités, les associations non gouvernementales ainsi que les migrants blessés hospitalisés ont tous unanimement soutenu qu’il n’y a pas eu de recours aux balles et que les forces de l’ordre ont utilisé des matraques et du gaz lacrymogène”, a-t-elle affirmé lors d’un point de presse pour la présentation du rapport préliminaire de la mission d’information mandatée par le CNDH sur l’incident tragique devant le point de passage entre Nador et Melilia.
حسب المعاينة الطبية، ترجع حالات الوفاة المسجلة بشكل رئيسي إلى الاختناق الميكانيكي
— Human Rights Morocco (@CNDHMaroc) July 13, 2022
أسباب الوفاة الأخرى:
– التدافع والازدحام في فضاء ضيق مغلق بإحكام؛
– سقوط المهاجرين بعد فشلهم في تجاوز السياج الشائك؛
ويبقى التشريح الطبي السبيل الوحيد لتحديد أسباب وفاة كل حالة على حدة. pic.twitter.com/nP5Llr23Tr
La présidente du CNDH a précisé que les décès enregistrés ont été causés par asphyxie mécanique sur suffocation provoquée par la bousculade et l’agglutination d’un nombre important de victimes, dans un espace hermétiquement clos. Les conclusions préliminaires soulignent, a-t-elle relevé, que l’autopsie demeure la seule voie à même de vérifier avec précision les causes de décès dans chaque cas.
Le nombre de personnes décédées lors de cet incident est de 23 décès, a-elle-dit, ajoutant que parmi elles, cinq sont arrivées à l’hôpital en état de mort, alors que le nombre de blessés est de 217, dont 77 parmi les migrants et 140 parmi les forces publiques.
Aucune des personnes décédées lors de la tentative de franchir la clôture n’a été enterrée, a-t-elle ensuite affirmé, notant que la mission d’information s’est assurée du nombre des corps lors de sa visite à la morgue.
La mission composée du président de la Commission régionale des droits de l’homme (CRDH) de la région de l’Oriental, du président de la CRDH du Souss-Massa, du directeur de la protection et du monitoring du CNDH et d’un médecin, membre de cette commission, a collecté des données et a recueilli les faits et les informations concernant ces incidents.
Le CNDH prend note avec satisfaction de la décision d’effectuer des autopsies visant à déterminer les circonstances des décès, ainsi que les analyses ADN à même de garantir les droits des familles des défunts et leur inclusion dans les dossiers des procès. Tout en déplorant que la surveillance assurée 24h / 24 le long de la clôture par les patrouilles de la Garde civile espagnole et les améliorations techniques apportées sur cette clôture entre 1998 et 2018, n’empêchent pas les migrants de traverser et les décès continuent d’être enregistrées, en plus des centaines de migrants qui se voient renvoyés.