C’est au cœur du désert d’Agafay, à une trentaine de kilomètres au sud de Marrakech, qu’Anthony Vaccarello a choisi de présenter sa collection homme printemps-été 2023 pour la maison Saint Laurent.
Un défilé qui rend hommage à l’histoire personnelle d’Yves Saint Laurent avec le Maroc, grande source d’inspiration pour le créateur dans lequel il avait installé une propriété dès le milieu des années 60.
Quelques semaines après la clôture de la Fashion Week homme à Paris, Saint Laurent continue d’investir des lieux exceptionnels pour présenter ses collections, hors du calendrier traditionnelle. Il y a un an, la maison parisienne choisissait Venise pour dévoiler son défilé homme printemps-été 2022 sur l’île de La Certosa, située au milieu de la lagune de la Sérénissime, dans une installation spécialement conçue pour l’occasion par l’artiste américain Doug Aitken. Cette fois-ci, Anthony Vaccarello a choisi à nouveau un décor aride, comme il l’avait fait en décembre 2020 pour présenter sa collection femme printemps-été 2021 dans les dunes marocaines. Ici, c’est le désert d’Agafay qui accueille le nouvel événement de la maison : ce joyau naturel, situé à plusieurs dizaines de kilomètres de Marrakech, rappelle la relation intime d’Yves Saint Laurent avec la ville marocaine, dans laquelle il a acquis une propriété en 1966 qu’il concevait comme son refuge et une grande source d’inspiration pour ses créations. En 2017, la ville a d’ailleurs inauguré en même temps qu’à Paris un musée en son honneur, imaginé par les architectes du Studio KO.
Pour ce nouveau défilé de la maison, l’artiste et scénographe britannique Es Devlin a été invitée à aménager au milieu du sable balayé par le vent de la région – le chergui – une plateforme circulaire, autour de laquelle cinquante modèles se sont succédés pour dévoiler les silhouettes du nouveau vestiaire masculin de la maison. Cette saison, le costume, vêtement phare de l’histoire Saint Laurent maintes fois réinterprété par son fondateur et ses successeurs, est au cœur de la collection : si les blazers et manteaux aux épaules marquées définissent une silhouette d’apparence rigide, leurs cols tailleur plongeants et leurs matières fluides apportent une grande aisance et légèreté aux ensembles qui contraste avec leur structure, et résonne avec le climat chaud et aride du désert marocain. Celle-ci se traduit notamment dans les pantalons taille haute, longs et flottants qui accompagnent la démarche avec élégance, dans les chemises en soie gonflées par les éventuelles bourrasques, dans les hauts translucides parfois drapés autour du torse et les foulards noués délicatement autour du cou, jusqu’aux fines sandales en cuir dans lesquelles les mannequins arpentent le sable du Sahara.