La croissance de l’économie marocaine devrait s’établir à 1,3% en 2022, contre 7,9% en 2021, a indiqué, mercredi, l’économiste principal de la BM au Maroc, Javier Diaz Cassou.
«Au Maroc, la croissance devrait accuser un net ralentissement à 1,1% en 2022, les effets conjugués de la sécheresse et de la guerre en Ukraine l’emportant sur la timide reprise du secteur des services».
Les experts de l’institution financière basée à Washington soulignent que le Maroc «a subi la pire sécheresse du pays depuis des décennies, pénalisant la production agricole, qui compte pour environ 1/10e du PIB et un tiers des emplois, le tout accompagné de l’inflation qui érode les revenus».
Il est à noter que cette prévision de la Banque mondiale se situe à peu près au même niveau que celle du FMI et de la BERD qui tablent sur une croissance en 2022 de respectivement 1,1% et 1,2%. La prévision du gouvernement se veut plus optimiste (entre 1,5% et 1,7%), tout comme celle de la Banque africaine de développement (1,8%). Bank Al-Maghrib a, quant à elle, tablé, lors de la tenue de son dernier Conseil, en mars dernier, sur une croissance de 0,7%.
Globalement au niveau du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), le rapport indique que la région devrait connaître une croissance de 5,3% en 2022, soit le rythme le plus rapide depuis une décennie qui s’explique principalement par les gains réalisés par les pays exportateurs de pétrole.
La Banque mondiale indique que cette croissance «masque des situations très hétérogènes et une tendance à la baisse, avec un brusque ralentissement attendu en 2023 et 2024 dans toute la région.
Par ailleurs, la Banque Mondiale a salué la «réponse efficace» des autorités marocaines, en termes d’aides aux familles vulnérables pendant la crise sanitaire consécutive à la pandémie de Covid-19.
«En effet, le programme de transferts monétaires Tadamon au Maroc a largement dépassé sa cible initiale, à savoir les ménages de travailleurs du secteur informel, atteignant près de 80% de la population du Royaume, avec l’un des taux d’élargissement de la couverture les plus élevés par rapport aux niveaux antérieurs à la Covid-19», souligne le rapport.
L’institution a fait observer que seul un tiers des pays en développement de la région MENA ont des taux de vaccination supérieurs à ceux de pays de niveau comparable. Le Maroc figure «en tête» de ce classement, avec plus de 60% de la population vaccinée, conclut la Banque Mondiale.