Le producteur Hussein Hanin a terminé le tournage de son film documentaire «Tagzzayt» dans lequel il tente de déchiffrer les significations et les symboles des tatouages, et creuse l’histoire et l’identité des dessins sur le corps des femmes amazighes.
Produit par Hussein Hanin et réalisé par Mohamed Zeghou, le film intitulé «Tagzzayt» (La mémoire du corps), dont le tournage vient de prendre fin, a plusieurs particularités. Tel que le précise son producteur, ce documentaire «tente de déchiffrer les significations et les symboles des tatouages». «Cette œuvre creuse également l’histoire et l’identité des dessins sur le corps des femmes amazighes», détaille-t-il.

“L’idée du film m’est venue de l’histoire de ma sœur qui a retiré son tatouage à Paris en raison de son interdiction par l’islam”
Mohamed Zeghou.
Pour tourner cette œuvre, le producteur et son équipe se sont déplacés dans différentes régions. A commencer par les tribus des Ait Sgrouchen, en passant par Khemisset, Tiflet, Khénifra, Al Hoceima, Tinghir, Kelâat Mgouna et Taroudant. Pour rappel, le tournage de ce film, dans ses dernières retouches, a été entamé avant la propagation de la pandémie de Covid-19 pour s’arrêter provisoirement en attendant l’amélioration de la situation sanitaire. Une attente qui vaut la peine de par la nature du thème de cette œuvre.
“Les tatouages amazighs identifient la culture de la région. On ne peut trouver nulle part ailleurs des tatouages sur le visage des femmes avec les mêmes symboles. C’est une spécificité amazighe qui n’est présente qu’en Afrique du Nord, précise-t-il. Cette culture a commencé à disparaître en raison de son interdiction par l’islam”, ajoute le réalisateur.

Depuis les années soixante et soixante-dix du siècle dernier, les tatouages ont commencé à disparaître progressivement, et la dernière génération qui porte ces symboles sur le corps est devenue la génération des grands-mères, et Hanin a déclaré que « le documentaire porte les dernières caractéristiques de la mémoire des tatouages au Maroc à travers les récits chaleureux des grands-mères, une mémoire et une culture qui ont duré des siècles, et qui ont commencé à disparaître avec leur départ ».
L’avant-première du film documentaire “Tagzzayt” (“Mémoire d’un corps”) de Mohamed Zeghou aura lieu le 17 septembre prochain à Paris, au Grand Rex.