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Iran: nouvelles manifestations après la mort d’une femme détenue

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De nouvelles manifestations ont eu lieu en Iran, notamment à Téhéran et à Mashhad, contre la mort d’une jeune femme détenue par la police des moeurs, la police rejetant à nouveau lundi toute responsabilité dans ce décès.

Elle est devenue une icône de la liberté sur les réseaux sociaux, son nom est scandé dans les rues et son portrait fait la une des journaux iraniens. Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans, est décédée ce vendredi 16 septembre après son arrestation par la police des mœurs, organe largement décrié pour ses méthodes violentes.

La jeune Kurde était en visite à Téhéran avec ses proches quand elle a été arrêtée, mardi 13 septembre, par cette unité spéciale de la police chargée de faire appliquer les règles vestimentaires strictes pour les femmes, dont l’obligation de se couvrir les cheveux en public. Parce que son voile était mal mis, Mahsa Amini a reçu des « instructions » sur les règles vestimentaires.

Manifestations de soutien dans les rues et sur les réseaux sociaux

Le pays tout entier est choqué par ce décès brutal. Sur les réseaux sociaux, des femmes ont décidé de soutenir Masha Amini en se coupant les cheveux et en brûlant leur hijab. « We are all Mahsa Amini » commentent-elles, pour que ce nom résonne comme un symbole de la liberté des femmes à disposer de leur corps.

«Les manifestants ont crié des slogans hostiles aux responsables, brisé les vitres de voitures et incendié des poubelles», a précisé l’agence. La police a utilisé «des gaz lacrymogènes pour disperser la foule» et arrêté «plusieurs personnes».

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«De nombreux manifestants sont convaincus que Mahsa est morte sous la torture», a écrit Fars.

Dans la capitale iranienne, des étudiants ont lancé des mouvements de protestation dans plusieurs universités, dont celles de Téhéran et Shahid Beheshti, d’après Tasnim.

Ils ont exigé auprès des autorités «des éclaircissements» sur la mort de l’Iranienne.

Le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi, a de nouveau rejeté les «accusations injustes contre la police».

«Il n’y eu aucune négligence de notre part. Nous avons mené des enquêtes (…) Et toutes les preuves montrent qu’il n’y a pas eu de négligence, ou de comportement inapproprié de la part des policiers», a-t-il dit.

«Il s’agit d’un incident regrettable et nous souhaitons ne jamais plus être témoins de tels incidents», a-t-il ajouté.

«Vêtements décents»

Le général Rahimi a de nouveau souligné que la jeune femme avait violé le code vestimentaire, et que les policiers avaient demandé aux proches de Mahsa de lui apporter des «vêtements décents».

Le jour de son décès, la télévision d’État a diffusé une courte vidéo de surveillance montrant une femme présentée comme Mahsa Amini s’effondrer dans les locaux de la police après une discussion avec une policière.

Lundi, Amjad Amini, le père de la victime, a déclaré à Fars que la «vidéo a été coupée» et affirmé que sa fille avait «été transférée tardivement à l’hôpital».

Le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, a avancé samedi que «Mahsa avait apparemment des problèmes antérieurs» et qu’elle «avait subi une opération au cerveau à l’âge de cinq ans».

Des informations démenties par le père, qui a assuré que sa fille était «en parfaite santé». La jeune femme a été arrêtée alors qu’elle était à Téhéran en visite avec sa famille.

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Ces derniers mois, la police des moeurs a été critiquée pour des interventions violentes.

De nombreux cinéastes, artistes, personnalités sportives, politiques et religieuses ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux après la mort de la jeune femme.

À l’étranger, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné lundi le décès «inacceptable» de cette jeune femme et appelé les autorités à punir les responsables.

La France a qualifié de son côté de «profondément choquantes» l’arrestation et la mort en détention de cette jeune iranienne, appelant également à une «enquête transparente pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame», selon son ministère des Affaires étrangères.

Avec-AFP-

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