Déjà auteurs en 2012 d’un ouvrage sur Mohammed VI, « Le roi prédateur », Éric Laurent et Catherine Graciet, âgés de 76 et 48 ans aujourd’hui, avaient signé un contrat avec Le Seuil pour un second tome sur le même sujet.
Les deux accusés étaient jugés pour avoir tenté d’obtenir deux millions d’euros auprès de la monarchie marocaine pour abandonner la publication d’un livre la concernant, et encouraient une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Eric Laurent, ancien reporter de Radio France et du Figaro Magazine et sa consœur Catherine Graciet, qui ont contacté le Palais Royal pour obtenir un rendez-vous à l’été 2015, affirment de leur côté que c’est le Maroc qui leur a proposé, par l’intermédiaire de l’avocat Hicham Naciri, un arrangement financier en échange de l’abandon de leur livre.
Une version formellement démentie par le royaume, qui indiquait, dès le début de la procédure par le biais de son avocat Eric Dupond-Moretti, devenu depuis le garde des sceaux français, avoir été victime d’un chantage crapuleux visant à lui extorquer deux millions d’euros.
Les deux journalistes avaient été arrêtés après avoir signé un accord contre l’abandon du livre et effectivement reçu une première partie de cet argent, sous les yeux de la police locale qui avait filmé et observé la scène de loin.
Hicham Naciri, qui intervenait pour le compte du Royaume auprès des auteurs du livre, a quant à lui fourni à la justice des enregistrements sonores des divers entretiens qu’ils ont eus, prouvant qu’Éric Laurent a bien réclamé un arrangement financier.